Nice n° 3
Il est temps de couper court aux rumeurs et de lancer l’appel nécessaire à
toute joie – Je t’aime – à peine le cri lancé dans la rue en ouvrant la
fenêtre se fût-il perdu, noyé dans le jet lustral et nocturne, emporté par le
Mistral, à peine ai-je eu l’impression d’avoir rêvé que je t’appelais de ce
cinquième étage d’où l’on aperçoit le cimetière et la mer, que le chant
commença en contrebas O dolce Amor…O mia Bellissima… O mia
cabretta… qui, prenant appui à chaque façade et, passant de l’ocre au
rouge, se repercutait jusqu’aux collines vers l’aube
Poème
de l’instant
Érotique
Dédicace :
Un jour – pour qui languit : un siècle.
Un geste – et c’est le défilé des ouragans.
Un pas – ce que tu es, tout juste.
À chaque heure – un esprit dans la cendre guettant.
2 février 1942