Nord profond d’Olav H. Hauge

Olav H. Hauge (1908-1994) est considéré comme le plus grand poète norvégien de la seconde moitié du XXe siècle.
Par leur simplicité, leur densité, leur concision, ses poèmes recèlent l’évidence et le mystère des choses, une présence au monde immédiate, où l’humour, le désespoir, la joie et la paix ont leur place. On pense à Bashô, Char, Hölderlin, Michaud, qu’il a lus.
Préface de François Graveline
Traduit du néonorvégien par François Monnet
Des photographies de François Monnet, prises dans les fjords qu’habitait Olav H. Hauge, accompagnent ces poèmes.
Chant, chemine léger sur mon cœur,
chemine léger
comme la bruyère des marais
sur la fagne détrempée,
comme l’oiseau du matin
sur la glace d’une nuit.
Briserais-tu l’écorce de ma peine,
tu te noierais,
chant.
Poème
de l’instant
L’amour qui n’est pas un mot
Ma vie en vérité commence
Le jour que je t’ai rencontrée
Toi dont les bras ont su barrer
Sa route atroce à ma démence
Et qui m’as montré la contrée
Que la bonté seule ensemence
Tu vins au cœur du désarroi
Pour chasser les mauvaises fièvres
Et j’ai flambé comme un genièvre
À la Noël entre tes doigts
Je suis né vraiment de ta lèvre
Ma vie est à partir de toi