Nu l’été sous les fleurs
de Louis Adran

Mais je ne me souviendrai de rien,
ni des toits laqués ni de ta peau écrue, et vivre n’était alors qu’un défaut de l’œil gauche j’ai dit.
Le jardin gonflait dehors l’étendue des phrases vaines, sous les lauriers les murs de bauge
des voix simplement.
Allumés parfois pareils à d’anciennes villes nous allions, la nuit, entre le mobilier de bois verni la faune des objets en passant
et parfois l’herbe des plaines ou la bruine nous touchaient
nos corps habillés de peu cherchant la touffeur brune d’une ultime frondaison, d’une île.
Poème
de l’instant
Delphine et Hippolyte
Mes baisers sont légers comme ces éphémères
Qui caressent le soir les grands lacs transparents
Charles Baudelaire, 1821-1867, « Delphine et Hippolyte », Les Fleurs du mal, 1857.