Nurlan Orazaline

Nurlan Orazaline est né en 1947, il est dramaturge et poète et a publié une dizaine de recueils. Il a suivi des études de philologie à l’université nationale du Kazakhstan. Il a également écrit sept pièces de théâtre dont « La nuit aux bougies », « les cerfs en pierre », La revanche », « L’année crâne ». Ses pièces sont traduites en kirghiz, russe et bulgare.
En 1986, il est élu président de l’Union des hommes de théâtre du Kazakhstan. Il travaille comme directeur du théâtre Républicain des poupées. De 1993 à 1996, il est rédacteur en chef du journal « Kazakhstan Indépendant ». En 1996, il est élu comme président du conseil de l’Union des écrivains du Kazakhstan, et est réélu en 2002.
Nurlan Orazaline est écrivain émérite de la République du Kazakhstan (1998), lauréat du prix d’Etat du Kazakhstan pour le recueil « Adieux avec le siècle » (2002). N. Orazaline est aussi citoyen d’honneur d’Almaty, capitale du Kazakhstan, et coprésident du Fond International d’écrivain, dont le siège se trouve à Moscou.
Extrait
Le cœur inquiet
1
Si tu n’es pas amoureux de cette vie jusqu’au bout
ta poésie, et ni ton chant ne réchaufferont les cœurs.
Si dans ton corps l’esprit ne brûle qu’à peine
si tu n’as pas marché, sans te presser, à travers champs
si tes pieds n’ont pas été mouillés par la rosée
si pas une fois tu n’as levé les yeux vers les étoiles
si tu n’as vu ni les montagnes ni la steppe sous la lune
si tu n’as pas monté un cheval fougueux
si tu n’as pas été couvert de la poussière des routes
si tu n’es pas amoureux de cette vie jusqu’à la mort
Si tu ne t’es jamais approché de la mer déchaînée
si tu n’as pas, une fois, bu à une source
si tu n’as pas voulu traverser l’océan
si tu n’as pas menacé l’ouragan de le vaincre
si tu n’as pas, une fois, crié à la tempête : « En garde ! »
si tu n’es pas amoureux de cette vie jusqu’à la mort
Si tu n’as pas plané dans les airs avec tes rêves
si tu n’as pas courbé la tête devant la beauté
si tu n’as pas voulu devenir feu et être réduit en cendres
si tu n’as pas cherché à réchauffer la terre avec ton cœur
si tu n’es pas amoureux de cette vie jusqu’à la fin
alors tu n’es pas digne d’être appelé poète !
extrait Le Vent des steppes, traduit du russe par Coralie Vauchelles et Jacques Jouet, ed. Le Temps des Cerises, 2008