Pain perdu
Auteur : Guy Goffette

L’or du forsythia
Il faudra bien revenir un jour
quand la force de nos bras
aura chu dans les seaux
quand nos jambes seront de laine
et le sol plus mouvant que les eaux
quand l’oreille bourdonnera
comme un nid de frelons
frappé par l’orage et que l’œil
cherchera l’aube en plein midi
il faudra revenir ici calmement
et s’asseoir au milieu de soi
pour voir le monde alentour
comme l’or du forsythia
Poème
de l’instant
Ciel sans passeport
Exil amer.
Aucune lettre, nulle visite.
Sauf un moineau
Qui s’est posé sur la fenêtre
Avec en son bec
Un vers de Sappho.
Fereydoun Faryad, Traduction de Jacques Lacarrière, Revue Caravanes 7, Éditions Phébus, 2001.