Palermo

Éric Chassefière

« Si, à Palerme, la mer est première, et que le soleil s’élève toujours comme à travers elle,Éric Chassefière nous dit aussi que le silence est la substance essentielle de la construction intérieure pour interroger la terre. Ici l’on s’émerveillera d’un Christ Pantocrator en sa puissance, d’une croix sur le vieux mur, d’une incertitude au creux d’une déchirure enfouie. Le poète se pose, peut-être cherche-t-il à se perdre de lui-même dans les formes ombrées des jardins, ployant au regard de son lecteur l’indécision autant que la promesse d’un espace bientôt dévoré de solitude. Et l’auteur investit cette lumière, qui semble flotter depuis son propre désert de ciel. C’est dans l’ocre de la voix lointaine, dans l’errance de l’oiseau discret, dans la musique effacée, le coquillage écrasé, l’horloge qui n’annonce jamais l’aube… La mer, c’est cet or en mosaïque, c’est l’éclat sans fin de la fleur rouge, en son dialogue avec la vague sans ampleur. Lors, au plus lointain du ciel, l’auteur se peut confier en silence à la page qui écoute. À Palerme, Éric Chassefière entend vraiment la page, le mutisme de la page, les mots perdus dans l’impensable absolu du bleu vibrant… »

Paul Sanda

Paru le 1er mars 2023

Éditeur : Rafael de Surtis

Poème
de l’instant

Anise Koltz

« Et si mon poème n’était qu’un visa »

Et si mon poème n’était qu’un visa
pour un pays lointain
une facture impayée
un compte à découvert

Le porteur d’ombre
Éditions PHI