Passage
Les blancs, les paroles avares,
Nous ne saurions les esquiver.
Il suffit que demeurent, rares,
Des feux qu’il faudra approuver.
Tout ce que nous pourrons rêver :
Le désert, la plaine, la plage
Et que nous nommerons passage
Mettra un terme à notre errance.
Nous aborderons ce rivage
Les yeux noyés dans notre enfance.
*
Nous avons voué nos mots au large
Et sommes revenus au port
Le corps dévasté par la charge
D’une nuit qui fut sans report,
Nuit dont nous récusons l’apport.
Notre voix s’accorde au silence
Qui résilie l’impatience.
L’aube atténue notre débâcle,
Mettant à nu toute présence :
Il n’est de prix pour le miracle.
Poème
de l’instant
La colline que nous gravissons
Mais soudain, l’aube nous appartient.
Sans savoir à quoi cela tient, nous agissons.
Sans savoir à quoi cela tient, nous avons
tenu bon,
Témoins d’une nation non pas brisée,
mais simplement inachevée.