Patricia Laranco

La mer a sa tendresse
Regarde-là, la mer
Elle accourt
de partout
Matière vagabonde
Enluminure
fébrile
Hérissements
salins
Embruns lourds
galops nus
L’écume à toute allure
voies lactées
sur le sable
inscrites à grands renforts
vifs
sur le chant
noir
du ciel…
Poème
de l’instant
Stèles
La cime haute a défié ton poids. Même si tu ne peux l’atteindre, que le dépit ne t’émeuve : Ne l’as-tu point pesée de ton regard ?
La route souple s’étale sous ta marche. Même si tu n’en comptes point les pas, les ponts, les tours, les étapes, - tu la piétines de ton envie.
La fille pure attire ton amour. Même si tu ne l’as jamais vue nue, sans voix, sans défense, - contemple-la de ton désir .
*
Dresse donc ceci au Désir-Imaginant ; qui, malgré toutes, t’a livré la montagne, plus haut que toi, la route plus loin que toi,
Et couché, qu’elle veuille ou non la fille pure sous ta bouche.