Paul-Jean Toulet

Paul-Jean Toulet naît le 5 juin 1867 à Pau dans les Basses-Pyrénées.
Paul-Jean est dès sa naissance, par suite du décès de sa mère et du départ de son père vers l’ile Maurice, confié à un oncle habitant dans la vallée d’Ossau, à Bilhères. En 1985, il rejoint son père et l’île Maurice et y reste trois ans. En 1888, il part vivre un an à Alger où il publie ses premiers articles. C’est seulement en 1898 qu’il part s’installer à Paris.
Dans la capitale, il travaille, comme beaucoup d’autres, à l’écriture des nombreux récits d’Henri Gauthier-Villars, dit Willy, comme Maugis en ménage. Il côtoie le milieu mondain et les salons. Il se livre également à divers excès, dont l’alcool et l’opium, tout en travaillant beaucoup. Il évoque cette vie dans son roman Mon amie Nane paru en 1905. En novembre, 1902, il part effectuer un voyage de six mois qui le mène jusqu’en Indochine. En 1908, alors toujours à Paris et très proche du milieu littéraire, il collabore, aux côtés de Jean Rivain et Eugène Marsan, à la Revue critique des idées et des livres.
C’est en 1912 qu’il décide de quitter définitivement Paris. Il part ainsi s’installer chez sa sœur à Saint-Loubès, au château de la Rafette. Familier des lieux qui auront l’honneur de plusieurs Contrerimes, ouvrage paru en 1921, Paul-Jean quitte finalement Saint-Loubès et rejoint Guéthary, sur la côte basque, où il se marie.
Malade les dernières années de sa vie, Paul-Jean se contentera de voir toute une génération de nouveaux poètes, appelés les « poètes fantaisistes », le prenant en exemple. On peut citer Tristan Derème et Francis Carco, entre autres.
Si certaines ont commencé à paraître à la fin des années 1900 dans des revues ainsi que dans les corps de ses romans, les devenues célèbres Contrerimes ne se sont vues assemblées qu’en 1921. L’ouvrage contient alors les Contrerimes, mais également des poèmes d’une forme bien diverses.
En 1902 déjà, Paul-Jean débute un projet avec Claude Debussy autour de Comme il vous plaira (As you like it) de William Shakespeare. En 1917, malgré la forte volonté de Claude, la réalisation n’a pas lieu.
Paul-Jean meurt le 6 septembre 1920 à Guéthary.
Extrait
Puisque tes jours ne t’ont laissé
Qu’un peu de cendre dans la bouche,
Avant qu’on ne tende la couche
Où ton cœur dorme, enfin glacé,
Retourne, comme au temps passé,
Cueillir, près de la dune instable,
Le lys qu’y courbe un souffle amer,
Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l’homme est semblable
Aux illusions de la mer.
Extrait des Contrerimes parues en 1921.
Bibliographie
Éditions récentes
- Carnet d’Indochine, Phileas Fogg, 2013.
- Touchante histoire de la jeune femme qui pleurait, extrait de Quatre contes, Éditions de l’Arbre vengeur, 2010.
- Les Contrerimes, Édition de Jean-Luc Steinmetz, 2009.
- Les Contrerimes, Les Nouvelles Contrerimes, Flammarion, 2008.
- Lettres à soi-même, Éditions du Sandre, 2005.
- Paul-Jean Toulet et Claude Debussy, Correspondance, Éditions du Sandre, 2005.
- Monsieur du Paur, homme public, Ombres, 1999.
- Mon amie Nane, Éditions La Table Ronde, 1999.
- La jeune fille verte, Fleuron, 1995.
- Œuvres complètes, Bouquins/Laffont, 1986
- Les Contrerimes, Éditions Gallimard, 1976.
- La jeune fille verte, illustrations de Pierre-Eugène Clairin, Éditions Le Livre Contemporain, 1953.
Éditions originales
- La Jeune Fille verte, 1920.
- Comme une Fantaisie, 1918.
- Mon amie Nane, 1905.
- Les Tendres Ménages, 1904.
- Le Mariage de Don Quichotte, 1902.
- Monsieur du Paur, homme public, 1898.
Publications posthumes
- Nostalgies, 1949.
- Vers inédits, 1936.
- Journal et voyages, 1934.
- Les Trois Impostures, Illusatration d’Hermine David, Éditions Émile-Paul, 1929.
- Le Carnet de Monsieur du Paur, 1927.
- Lettres à soi-même, 1927.
- Un conte et des histoires, 1927.
- Notes de littérature, 1926.
- Quatre contes, 1925.
- Notes d’art, 1924.
- Les Demoiselles La Mortagne, 1923.
- Le Souper interrompu, théâtre, 1922.
- Les Trois Impostures, 1922.
- Les Contrerimes, 1921.
- Les Contes de Béhanzigue, 1920
Correspondance
- Lettres de Paul-Jean Toulet à Henri de Régnier, 1955.
- Correspondance de Claude Debussy et Paul-Jean Toulet, 1929.
- Conseils à son filleul, 1927.
- Lettres à Madame Bulteau, Le Divan, 1924.
- Paul-Jean Toulet, Correspondance avec un ami pendant la guerre, Le Divan, 1922.