Pauvert
1er octobre 1999
Abattoirs 26
Sous la forme d’un "alphabet abattoir", Raymond Bozier fait défiler 26 séquences d’une prose hallucinatoire et poétique qui met à nu les souffrances de corps écrasés par la guerre, l’ivresse sadique des bourreaux, la malédiction d’une humanité frappée dans ses neurones par l’invention de la bombe H :
"… ceci est un poème désossé
un poème monument aux morts
impuissant à détourner le cours des fleuves
tout juste bon à ajouter de la vase
aux cauchemars des humains".
a travers les soubresauts magnifiques de (…)
Poème
de l’instant
Blanc sur Blanc
Traverser le matin jusqu’à la feuille
des peupliers,
être frère d’une étoile, ou son fils,
ou peut-être père un jour d’une autre lumière de soie,
ignorer les eaux de mon nom,
les secrètes noces du regard,
les charbons et les lèvres de la soif,
ne pas savoir comment
l’on finit par mourir d’une telle hésitation,
un si grand désir
d’être flamme, de brûler ainsi d’étoile
en étoile,
jusqu’à la fin.