Poèmes
Dans une région obscure
J’aimerais que mes souvenirs qui clignotent souvent
soient munis d’un interrupteur
afin que je puisse au besoin les rallumer après les avoir
éteints un certain temps. EOM WON-TAE
Dans une région obscure
Éditions Bruno Doucey / 2023
Poésies nouvelles
Pouvais-je alors vous faire un compliment ?
La grâce échappe, elle est inexprimable ALFRED DE MUSSET
(1810 – 1857)
Poésies nouvelles
Le singe et le miroir
Nos poèmes sont semblables aux toiles d’araignées qu’Héliogabale recueillait à la fin de chaque jour. Peut-être aussi fragile et transparent que ces toiles toujours prêtes à se déchirer, souvent aussi vains et parfois plus compliqués, c’est pourtant grâce à eux que nous essayons de saisir, au fond des chambres où nous cherchons le sommeil, les pattes de mouche de la réalité. GÉRARD MACÉ
Le singe et le miroir
Le temps qu’il fait / (…)
Au peuple
Il a la force rude et la grâce superbe
Il déracine un roc, il épargne un brin d’herbe VICTOR HUGO
« Au peuple » / Au bord de l’océan
Juillet 1853
Encrer l’invisible
rendre grâce
de tous ses mots
de tout son corps MÉLANIE LEBLANC
Encrer l’invisible
Le Castor Astral / 2023
Topologies
J’ai pris Emily Dickinson avec moi.
Ses oiseaux perdus –
La rage, la terreur, la frustration, la peine,
Croire que demain tout ira bien. JOANNA DUNIS
Topologies
Le Castor Astral / 2023
Au cœur de la maison
et veiller, surtout veiller
à ne laisser s’échapper
le moindre son
même si l’œil palpite
même si c’est un cauchemar
même si l’envie persiste
de prononcer un mot ELLA YEVTOUCHENKO
Au cœur de la maison
Éditions Bruno Doucey / 2023
Ultimatum
Le Surhomme ne sera pas le plus libre, mais le plus harmonieux ! FERNANDO PESSOA
(1888 – 1935)
Ultimatum
Éditions Unes / 2023
Haute Lande
Votre langue, Bernard, c’est votre corps de poète. Votre peau de sauveteur. Pas une langue pour les faiseurs de bibelots touristiques, d’administration et de fiscalité, de projets identitaires économico-linguistiques. Mais une langue pour dire un véritable ici-du-monde. SERGE AIROLDI
Bernard Manciet
Laudes aux Landes
Le Festin / 2023
« – deishatz-me »
– deishatz-me
sola shens d’ajuda
me virar l’ambrada
deu nòst gran Diu Vivant.
– laissez-moi là
seule et sans aide aucune
dans la bourrasque
de notre grand Vivant. BERNARD MANCIET
(1923 – 2005)
L’Enterrement à Sabres
Éditions Mollat / 1996
Poème
de l’instant
Soleil noir ta peau
Aucun souffle
cette immobilité
de pierre épuise
un siècle
me sépare
de ta peau
que je voudrais
minérale
pour fermer
mes doigts
sur elle comme
on chauffe
un caillou