Prendre les chemins de grands fûts
Auteur : Gisèle Sans

« Prendre les chemins de grands fûts » nous ramène, avec une touche de nostalgie, aux sources essentielles : l’enfance, la maison familiale dans la vallée avec ses disparus, le défilement des saisons, l’art d’exigence avec la marche en montagne, la musique aussi, sans oublier la poésie, tout ce qui peut nous aider à exister véritablement dans un monde artificiel et égoïste : « Nous vivons sans le satin du regard ».
Il est des lieux aimés
qui nous ressemblent
se donnent à la mémoire
que l’on retrouve longtemps après
dans les armoires
à l’odeur sucrée de cire
du passé
Gisèle Sans
extrait de La maison dans la vallée
in Prendre les chemins de grands fûts
Poème
de l’instant
Lais
Tous deux comme est le chèvrefeuille
qui grimpe autour du coudrier ;
sitôt qu’ils se tiennent enlacés
il n’est plus de tronc ni de feuilles,
et peuvent alors vivre à jamais.
Mais si l’on veut les séparer,
du coudrier c’en est fini,
soudain du chèvrefeuille aussi.
« Belle amie, ainsi va de nous :
ni vous sans moi, ni moi sans vous ! »