Qui veille sur la cigogne aveugle
Le bloc-notes sous l’oreiller
Je le retire à l’aube
du profond de mes songes.
Ma main a gribouillé,
en toute liberté, dans le noir.
J’en décrypte à peine les signes,
on dirait des inscriptions rupestres.
Je me suis adressée à moi-même
des messages d’ailleurs.
Et l’aube se précise
grâce à leur imprécision.
Blaga Dimitrova, 1922-2003, Qui veille sur la cigogne aveugle, traduit du bulgare par Vera Marinova, Revue Europe, 1990.
Poème
de l’instant
« Fabulation »
« Cela » : cet inconnu sis au plus intime de soi comme une abeille lovée dans l’ombre pourpre des pétales d’une rose tout en plis et replis pour s’y nourrir de son odeur, de ses sucs, de sa chair, de sa tiédeur. De ses secrets.
Sylvie Germain, « Fabulation », Revue Caravanes 8, Éditions Phébus, 2003.