Reprendre pied
de Raphaël Laiguillée

Il y a des airs de Norge et de Verheggen chez ce poète, il y a surtout une inventivité, une nécessité de dire, une conviction qui en imposent tout de suite au lecteur, comme par exemple dans les grands poèmes de Cendrars : c’est tonique et vivant, c’est-à-dire parfois amer et sarcastique, violent et désarmé, évident et contradictoire. C’est le sentiment et l’émotion qui sont la forme même du poème, et on ne songe pas à discuter. Ce poète use du parler courant sans le moindre souci de l’esthétiser, mais c’est si naturel qu’il en acquiert toute sa dimension poétique. Tout ce qui fait la vie, comme l’amour et la mort, passe dans ses vers avec une fougue contagieuse.
Poème
de l’instant
S’il arrive que tu tombes
S’il arrive que tu tombes
apprends vite
à chevaucher ta chute
que ta chute
devienne cheval
pour continuer
le voyage