Rivière je vous prie
Loin, un instant, des rives, souvenons-nous, riverains des cours de porcelaine, souvenons-nous des loges de verre, entre flammes et idoles, où se pâmaient le mythe, la révolte, les tyrannies de la fin…
Loin, à l’instant, loin du poumon fertile, c’est l’origine qui appelle avec de longs herbiers ondulant sous la nacre, laissant apercevoir des sables habités, des galaxie solubles, des à-pics de massifs coulés s’engloutissant dans le vert sombre.
Pour invoquer. Pour éveiller le dieu. Pour ne jurer de rien. Pour accueillir. Rivière.
Serge Sautreau, Rivière je vous prie, Éditions l’Atelier le Ciel sur la Terre, 1997
Poème
de l’instant
Peuple des tentes
J’irrupte au jour
comme une fleur du désert
le ciel est haut
le soleil est vaste dans un coin de ciel
brûlent mes pieds sans sandales
au milieu des tentes
le vent s’orage
dans un concert à ciel ouvert
Nassuf Djailani, « Peuple des tentes », apulée, Éditions Zulma, 2021.