Smog Rosé
Thibault Marthouret

Le livre s’ouvre.« La ville a fondu. » Bouchée d’apocalypse. Mais pourquoi ?
Les pièces du puzzle se déroulent en été, un seul été, un été dans lequel nous entrons sans cesse jusqu’à ne plus pouvoir en sortir. Tapas en bord d’érosion, orages de grêle, montée des eaux, des vacances tournent au fiasco. Les insectes voient rouge. L’heure est aux débordements. Nous déambulons, suivons un poulet sans tête prénommé Mike jusqu’aux confins. Voyage initiatique et dernier tour de piste. Au gré des étapes, ce « nous » insiste, vacille, s’interroge, se déchire, s’entête.
Deux phénomènes sous-tendent ces instantanés d’été désaxé : d’étranges cratères s’ouvrent sous nos pieds, emportent leurs proies en plein sommeil, dessert, trajet, et des coups de feu partent et ricochent, balles perdues comme des méprises, causes qui renient leurs effets. L’enquête sera planétaire ou ne sera pas.
Dans le « smog rosé », brouillard épais cousu d’anthropocène, nous nous cherchons à en perdre haleine. Le poème déroule cette quête dans un décor qui fond.
Paru le 20 mai 2021
Éditeur : Atelier de l’agneau
Poème
de l’instant
Poème inédit d’Anita Conti
Pourrais-tu ignorer
Que chaque jour, Pour Toi,
un ciel entier s’éclaire ?
À Tous les pas de cet élan
qu’est notre vie
À tous les jeux de cette rage
J’ai ouvert les bras
Et gémi
Et sur le grand vent refermé,
Au long des temps
Mes bras heureux brûlent encore
De leur désir.