Un miroir au cœur du brasier
Le feu le vent le veillera
J’avais froissé mes ailes de rage
pour ne pas qu’elles se déploient
comme un journal d’avant-hier
pour allumer le feu
me réchauffer à l’âtre de mes renoncements
Je les lisse aujourd’hui
et mes paumes et mes ailes s’épousent
Le vent m’ayant appris
que le paradis même est un lieu de passage
que volera qui doit voler
et qu’il y veillera
Poème
de l’instant
« Les roses de Saadi »
J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.
Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir ;
La vague en a paru rouge et comme enflammée :
Ce soir, ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.