Unes
Fonds : Jean-Pierre Sintive.
10 juin 2021
Le Printemps et le reste
Traduction nouvelle, préface et notes de Valérie Rouzeau
Au début des années 1920, le monde se remet d’une guerre mondiale sanglante et d’une pandémie grippale encore plus meurtrière. Les milieux artistiques d’Europe et d’Amérique bouillonnent de créativité, explorent de nouvelles voies, discutent, échangent : les idées et les formes traversent régulièrement l’Atlantique. En 1922, Yeats obtient le Prix Nobel et Rilke publie les Élegies de Duino : la poésie d’avant-guerre se porte bien. Mais c’est aussi (…)
19 mars 2021
À la source du vivre et du voir
Plus qu’une autobiographie, ce livre central dans l’œuvre de Charles Reznikoff est un art poétique. Il y a là une forme de résurgence, ou de permanence de la vie naturelle, une capacité d’émerveillement intacte quoique jamais naïve, presque une innocence dans le regard posé sur la ville. Reznikoff arpente les rues de New York avec le passé en écho, en observateur de cette civilisation nouvelle, effervescente, bâtie sur le souvenir ou le mythe lointain des légendes disparues : aussi bien grecques (…)
19 janvier 2021
Ancienne éternité & autres textes
Cette édition rassemble sept ensembles de poèmes de Christian Dotremont, d’Ancienne éternité, texte éblouissant écrit en 1940 à seulement 17 ans et qui le fera intégrer immédiatement les groupes surréalistes belges puis français, jusqu’à Les trois forêts, écrit au sanatorium d’Eupen en 1953 où il soignait sa tuberculose. Ces poèmes, la plupart écrit sous la forme « dialogique » si particulière à Dotremont, dans laquelle questions et réponses se confondent, filent dans une oralité joyeuse, où l’évocation féminine (…)
20 novembre 2020
Antidictionnaire des couleurs
La poésie tout autant que la peinture est pour Pierre Mabille une théorie des couleurs. Mais une théorie foisonnante, mouvante, pleine de bleus. On avance dans ce livre entre images et mots – mais les uns sont les autres et vice versa – avec « la lenteur vivante de ces glissements » colorés, avec un art du décalage, de la variation, comme une douleur qui se déplace. Mabille traverse les petits tableaux du quotidien, fait miroiter les détails, les reflets, les objets communs. Autant de poèmes (…)
6 novembre 2020
Qui croit lutte
Traduit du portugais par Flora Bonfanti
Le 29 août 2016, la présidente Dilma Rousseff prononce un discours historique devant le Sénat brésilien. Alors qu’elle est l’objet d’une procédure de destitution pour des opérations comptables liées à la gestion du déficit de l’État brésilien, son ultime plaidoirie ne parvient pas à convaincre la chambre haute de son innocence. Son éviction met fin à un règne de treize ans du Parti des Travailleurs à la tête de l’exécutif fédéral, et constitue une étape essentielle (…)
3 novembre 2020
Corps rassemblé
Esther Tellermann, dans ce texte écrit suite à plusieurs visites de l’atelier du peintre Claude Garache, opère une remontée vers les origines, plonge les mains dans la première argile des hommes, pour faire surgir une matière des corps. Les poèmes remontent le temps comme une embarcation discrète, s’affranchissent du cadre, et reprennent l’histoire à sa source ; les époques tissées sous le sommeil des hommes, l’incarnation répétée, vers un visage individuel issu de la masse informe des visages. Vers une (…)
10 septembre 2020
Khlebnikov pleure
Traduit de l’allemand par Laurent Cassagnau.
Ce premier livre d’Anne Seidel se déploie comme un regard à la fois scintillant et rétrospectif, fait de très lents déplacements qui soulèvent délicatement paysages, histoire obscurcie et souvenirs. Regard transsibérien, glissement en errance à travers la nuit, à la fragile vibration d’une bougie, mais « regard qui ne sait rien de lui-même ». Poésie d’éclats, de reflets électriques sur la neige, livre miroir où figures du passé et du présent se superposent à (…)
20 août 2020
L’échangeur souterrain de la gare Saint-Lazare
Roman intérieur
Six mois durant, le narrateur se rend presque quotidiennement dans la station de métro Saint-Lazare à Paris, avec le projet d’y noter et détailler le mouvement des foules. La méthode se veut rigoureuse, l’approche : scientifique. Le résultat est une dérive folle, une accumulation de chiffres. Il s’agit du relevé, jour après jour, du nombre de corps, puis de bras, d’orteils, d’ongles, de cheveux, qui traversent, arpentent et hantent les tunnels souterrains, jusqu’à la poussière.
Et si on (…)
17 juin 2020
crayons combustibles
Traduit de l’allemand par Aurélien Galateau. Postface de Laurent Cassagnau.
« D’où viens-tu ? » est la question que pose Thomas Kling, en ouverture de ce livre. De l’enfance, il convoque l’image fondatrice de son grand-père, les paysages rhénans sous le brouillard, les trophées de cerfs au mur, les auberges, les randonnées en forêt et les scieries de sapin. crayons combustibles puise dans une convergence de sources et d’archives, dans le souvenir et le poème, où Kling réconcilie émotion (…)
20 mars 2020
Personne
Préface de Ludovic Degroote
Personne réunit une série de textes publiés par Antoine Emaz en éditions limitées, la plupart dans les deux dernières années de sa vie. Au travers de vers brefs, émaciés, tenus par un fil fragile et esseulé, Antoine Emaz touche à la porosité, le calme effritement de l’existence. A marée basse il observe le repli des silhouettes sur la plage, regarde sans la retenir une forme du monde disparaître. Ces êtres lentement dévitalisés dans le ressassement lancinant du paysage, perdus (…)
Poème
de l’instant
L’ARDEUR COSMIQUE
L’Ordre et la Vérité sont nés
de l’Ardeur qui s’allume.
De là est née la Nuit.
De là l’Océan et ses ondes.
De l’Océan avec ses ondes
naquit l’Année,
qui répartit jours et nuits,
régissant tout ce qui cligne des yeux.