Unes
Fonds : Jean-Pierre Sintive.
26 février 2020
Dits & Médits
fragments authentiques suivis d’apocryphes adaptés du copte par Daniel Biga
Et comme l’enfant reposé au sol riait dans la lumière, ils le nommèrent Abed Nil Gai. Et ainsi grandit-il, en force, en sagesse, en gaieté. Fellah et artisan, façonneur de briques crues, épandeur de limon fertile, semeur de graines et récolteur de fruits, moissonneur et vendangeur il apprit aussi à tisser le lin blanc, assembler les planches, tailler les tenons et mortaises pour fabriquer les coffres et les meubles. Les (…)
21 février 2020
Hui
Conçu en trois mouvements pour chercher le jour, Hui est un livre qui engendre le présent. À partir de la danse, de la dispersion des corps dans la musique robotique – on croise ici les boucles sonores de Daft Punk dans les brume des boîtes de nuit – Yann Miralles puise, dans cette répétition pulsionnelle, hypnotique, la syncope des gestes qui surgissent dans le corps, hors du corps, contre l’angoisse, contre l’autre. Pierres roulées dans le souvenir que ces gestes, toutes nos années enfouies, (…)
22 novembre 2019
Si décousu
Ce livre rassemble plus de 40 poèmes, parus en éditions limitées et livres d’artistes, ainsi que de nombreux textes inédits de Ludovic Degroote, couvrant une période allant de 1987 à 2017. Si décousu évoque les promenades solitaires, aussi bien au-dehors qu’à l’intérieur de soi : le paysage de mer au fond des yeux, les villas côtières, la digue, le ciel et les briques. Évoque aussi et surtout, à travers allées et venues, trajets circulaires, variations d’écriture, une façon d’aller toucher le monde comme on (…)
22 novembre 2019
Un ciel étranger
Traduit par François Heusbourg Postface de Flora Bonfanti.
Après « Nous ne jouons pas sur les tombes », ouvrage paru en 2015 qui présentait un choix de poèmes de l’année 1863 – la plus prolifique de l’auteur – et « Ses oiseaux perdus » en 2017, qui se concentrait sur les 5 dernières années de sa vie (1882-1886), nous éditons aujourd’hui des poèmes écrits en 1864 par Emily Dickinson. Cette année-là Dickinson, alors en pleine effervescence créatrice (850 poèmes composés entre 1862 et 1865), effectue un séjour (…)
17 octobre 2019
Poèmes jamais assemblés d’Albert Caeiro
Traduit du portugais par Jean-Louis Giovannoni, Isabelle Hourcade, Rémy Hourcade et Fabienne Vallin.
Alberto Caeiro, de tous les hétéronymes inventés par Fernando Pessoa, est un maître de la simplicité, celui qui ne regarde jamais au-delà de la réalité qui passe indifférente devant nous. Au contraire d’Alvaro de Campos, le grand créateur d’allégories universelles, propagateur de modernité, Caeiro se méfie des raffinements du style, des mythes, et des fables qui sont pour lui fantasmes et fumées. À ces (…)
11 septembre 2019
À la vitesse des nuages
Femmes défigurées à l’acide, coupures
d’électricité, surnoms qu’ils se
donnent dans les messages radio quand ils
sont en filature la nuit.
Le narrateur avait toujours
parlé le français, cette langue
dont il pouvait prédire qu’elle serait morte
avant que l’on sache où elle finissait.
Il faudrait être moderne à peu près
comme au XVIIe siècle, mais on compte
beaucoup trop d’artistes
aujourd’hui : ils sont dix fois plus nombreux que les chats.
Ton écharpe est tombée
bien (…)
21 août 2019
État stationnaire
L’idée principale était de favoriser la plus grande immobilité des choses, de parler très peu, et de contempler le plus longtemps possible des intervalles où rien de particulier ne se passait ; et l’idée était aussi d’être heureux dans l’état stationnaire. De ne plus vouloir à côté de l’état où j’étais, mais de me pelotonner dans la chaleur de l’état, dans le réconfort d’une durée, sans aucun accident, ni des pensées ou des imaginations, qui m’auraient poussé à déborder ou entreprendre. Je me contentais très bien (…)
7 juin 2019
Archaïques les animaux
C’est un poème en forme de long voyage. C’est un poème des origines, de la sortie de la nuit et de la naissance des langages et des idées : entre culpabilité et maternité, comment a-t-on appris à être humains, et que faire de ceux que l’on met au monde ? L’écriture de Hester Knibbe est d’une sècheresse qui prend feu, brûle par les deux bouts, infiltre sa violence froide dans les tissus de l’homme, dans son histoire. Elle vient couper la parole. C’est un panorama de l’espèce, de notre sédentarité. Plus (…)
17 mai 2019
Le soleil de la salamandre
Traduit du danois par Janine Poulsen.
60 poèmes, un pour chacune des années de la vie de l’auteur, de sa naissance en 1952, jusqu’à 2011. Une remontée chronologique de l’existence, qui s’ouvre sur l’enfance et ses mots primitifs, les premières appréhensions, les premières sensations de la vie. Les odeurs de la ferme familiale, de l’écurie, de la terre. En fragments, en ellipses, en évocations, des poèmes en forme d’éclats qui nous composent et nous traversent : le petit frère mort-né, les perte des (…)
10 mai 2019
Mire
Dans ce premier livre saisissant, acclamé par la critique littéraire américaine et finaliste du National Book Award en 2016, Solmaz Sharif embrasse l’histoire récente : la guerre Iran-Iraq, les attaques américaines au Moyen-Orient, Guantanamo…. Issue de l’exil, elle cherche à la fois sa mémoire et son foyer, la guerre est son lien naturel au monde. Pour ceux qui l’ont vécu, un conflit n’est jamais terminé, il se perpétue dans les images, entre hantise et témoignage. Mire est un tableau virtuose de (…)
Poème
de l’instant
Sang de nos racines
Laisser tomber les voiles et les brumes sur l’humus des nuits
que la neige prenne racine, pour que germe des paroles de printemps.