Unes
Fonds : Jean-Pierre Sintive.
1er octobre 2015
Nous ne jouons pas sur les tombes
Traduit de l’américain pas François Heusbourg
Il n’y a pas de Prisonnier –
Quand la Liberté –
En personne – reste avec Toi –
1er septembre 2015
Pierres noyées de Geoffrey Squires
Ce qui est là
ce n’est pas le temps qui passe
mais le temps qui change
ma mère en vieillissant
ne comprend pas
que je vieillisse
ce qui est là
ce n’est pas le temps qui passe
1er juin 2015
Manhattan espace buccal de Thomas Kling
Editions bilingue
Traduit de l’allemand par Aurélien Galateau
la lumière a disparu plus qu’un fracas
et nous étions installés dans l’air
nous sur une île
rassemblés
et seuls
1er mars 2015
Bouche-Suie
Nuit trouée. Le champ sans mesure du
regard mange son ombre. Je ressasse
une vieille histoire de poings. J’imagine
la roideur de membres privés d’âme.
Pas d’âme, ok, mais la roideur.
1er mars 2015
Les chevaux de Tarkovski de Pia Tafdrup
Traduit du danois par Janine et Karl Poulsen
… La force de la langue -
Eurydice chante.
Un je ne sais quoi dans l’être du cheval
le fait apparaître.
Une ombre luit,
à présent il EST ici. C’est tout.
Pia Tafdrup
1er janvier 2015
Zambèze
est-ce une chance pour ma paresse de n’être pas romancier, un écrivain voyageur absorbe témoignages et sources, livres et documentation, c’est admirable ; ici, je ne sais pas ce que je fais, entre poème et dérives, fragments lâches et proses méditatives, j’avance à l’aveuglette, en croisant les espaces, ainsi que je l’ai toujours fait, et ainsi qu’au fond nous faisons tous dans la vie, parce qu’il nous manque l’instant (…)
1er décembre 2014
Paysages et silences de Geoffrey Squires
EXTRAIT Ciel comme plomb l’écho des cris dans le vide petites formes une deux toute une ligne mouvantes rapprochées saisies sur le blanc
LE TEXTE Livre charnière dans l’oeuvre de Geoffrey Squires, Paysages et Silences marque l’introduction progressive de l’abstraction dans sa poésie. Poèmes du voyage, traversant les paysages d’Europe (Grèce, Espagne, France, Irlande…), qui alternent les ambiances chaudes et les brusques hivers, la confusion de la mémoire et la question de sa présence à la réalité. (…)
1er novembre 2014
Les mots sont des vêtements endormis
Tout tient dans l’air sans qu’il y ait besoin d’appui. Passerelle sans aucune rive. Passerelle entièrement aérienne d’où tu ne pourras pas te jeter. Le malheur veut que tous ceux qui passent par-dessus la balustrade ne tombent jamais. Leur vient toujours sous les pieds une autre passerelle.
Tu dis que tu aimerais te jeter, passer par-dessus la rambarde, alors que c’est le sol que tu cherches inlassablement.
Ni l’un ni l’autre ne viennent. Ni la chute ni le sol.
Avec cela attends-tu toujours que (…)
1er novembre 2014
Haut Fail
Qu’est-ce qui se tue ou se sauve d’elle quand on la touche ?
EXTRAIT Après distraitement essuie la table la chaise le merle épie ce qui restera dans l’herbe fume en cachette une cigarette se donne le goût du noir après la pluie parfois bégaie par fatigue Va ouvrir la porte. Mange la lumière. La sueur mouille son dos. Etire ses bras, se frotte la poitrine, retient l’odeur des jours dans un papier de soie. Aujourd’hui, elle n’a rien fait. Elle ira voir la mer.
LE TEXTE Deux textes frères se succèdent (…)
Poème
de l’instant
Le guide
Quand tout ce qui peut tomber est tombé
Quelque chose s’élève.
Et s’en allant ici, et s’évadant là
Et cela, et ceci, telle est mon errance.
Orphée, Éditions de la Différence, 1991.