Unes
Fonds : Jean-Pierre Sintive.
15 juin 2017
Ses oiseaux perdus
Traduction de François Heusbourg.
Après Nous ne jouons pas sur les tombes, ouvrage paru en 2015 qui présentait un choix de poèmes de l’année 1863 – la plus prolifique de l’auteur – nous poursuivons la publication des œuvres d’Emily Dickinson avec Ses oiseaux perdus, qui se concentre sur les 5 dernières années de sa vie (1882-1886).
Ce sont les années du deuil et de l’esseulement progressif. Sa mère disparaît en 1882, son neveu favori, Gilbert, est emporté par la typhoïde l’année suivante et son ami (…)
1er juin 2017
Holocauste de Charles Reznikoff
traduit de l’anglais (Etats-Unis) par André Markowicz
Une fois, parmi les transports, il y en avait un avec des enfants — deux pleins wagons de marchandises.
Les jeunes hommes qui travaillaient à trier les affaires de ceux qui étaient partis pour les chambres à gaz ont dû déshabiller les enfants — ils étaient orphelins —
et les emmener au « lazarette ».
Là, les SS les ont abattus.
1er avril 2017
Garder le mort
Jean-Louis Giovannoni
On ne caresse jamais
l’intérieur d’un corps
Edition définitive,
augmentée de poèmes inédits.
1er mars 2017
Un chemin en forêt d’André Markowicz
Imprimé en typographie, 24 p.
format 12x16 cm, 21 €
Edition limitée à 111 exemplaires sur Vélin d’Arches numérotés, les 33 premiers, sous couverture Richard-de-Bas, comprenant une peinture originale de Jean-Gilles Badaire, signée.
Corps jeté parmi les autres corps,
je suis fatigué, mais fatigué —
passe-moi tout doucement à gué,
dit le vieux, — les yeux fixés au nord.
Que je dorme, si je peux — je dors.
Marche impaire, premier temps marqué,
répercute sans désintriquer,
pour toi-même. Reste. Reste (…)
1er décembre 2016
Eternité à coudre
Livre posé au bord de la disparition, "Éternité à coudre" se déploie comme une parole rituelle, un exorcisme. Penché sur le néant, cherchant un abri dans les mots et les corps, quelque chose de l’ordre de la permanence du monde dans les cendres, dans les noms brûlés, les noms mâchés.
Poème hanté par la présence d’une folie individuelle, intime, qui se déporte sur le collectif, envahit la communauté de nos angoisses, de nos peurs. Debout sur la rive, dans un geste de coudre nos éternités et nos solitudes, (…)
1er décembre 2016
L’Oeil bande
Je continue
tout le noir de la rue jeté revient
au bout de quoi glisse
tout le noir
de la rue jetée dans sa bande brille
comme ce que c’est que le dehors en nerf
dans chaque paquet le sac du jour
ou bien tes os dans ma dégaine
ou bien des linges froids
et le poids qu’ils pendent
1er novembre 2016
Échange longue distance de Thomas Kling
Traduit de l’allemand par Aurélien Galateau
ceux qui ont écouté dans les mortiers,
liaison permanente avec l’avenir, pour
connaître leur sort (unique) : que se
diraient les semis de pavot ? l’un à l’autre ?
liaison directe, les bruits du pilon, ce
chuchotement, ce murmure dans l’oreille.
1er avril 2016
Sans chute de Raluca Maria Hanea
Imprimé en typographie, 64 p., broché
on ne se voit plus, c’est mieux ainsi
je n’oublie rien, pourtant je fais des listes
des tremblements en tête
lire les autres nous dépêche
je n’oublie rien, c’est mieux ainsi
1er mars 2016
Des terrains vagues, variations de Yann Miralles
aller là où
de grandes formes sombrent
s’enfuient dessous, tout
cela que nous fûmes
avons bâti :
gratte-ciels inversés
cités enfouies
bouches qui parfois font
des bulles à la surface –
là où
tout ce qui passe
s’entasse dessous
Poème
de l’instant
« L’homme approche … »
L’homme approche plus rapidement par la grâce de la poésie du bord où le philosophe et le mathématicien tournent le dos au silence.