Unes
Fonds : Jean-Pierre Sintive.
1er juin 2014
Alimentation générale
… les sources recoulent-elles
quand le monde est en danger ?
pourquoi élaguer un orme énorme ?
pourquoi Tahar a-t-il peur en enfonçant sa ùmain
toute entière dans le trou sur la berge du fleuve ?
pourquoi sur de longues tiges d’herbe
les fourmis font-elles leurs Tarzanes ?
pourquoi aimons-nous l’eau claire
dans un verre transparent ?
pourquoi faut-il méditer ? ou moins écrire ?
pourquoi faut-il lire Arno Schmidt et Tarjei Vesaas
et André Dhôtel et Aaron Shabtaï… et…
(pourquoi les noms (…)
1er décembre 2013
Le Troisième
Tu avais laissé
dans l’espace
des rails
où s’allonger
racontais comment
enserrer la mémoire
et la source
je m’en irai vers
l’infime et
l’étincelle
laisserai
les symphonies
l’accord des tourbillons
soudain te capturent
une lèvre
à l’arrière du feu
l’exactitude
d’une seconde
13 juin 2013
Cinq poèmes
Édition limitée à 33 exemplaires numérotés,
imprimés en typographie sur Vélin d’Arches,
sous couverture Richard-de-Bas.
Epuisé
1er juin 2013
Tréfonds du temps de Maurice Benhamou
suivi de Trait-Fond,
encres de Chine de Jean Degottex
Quelqu’un
voulut construire un mur
pour étouffer
le cri d’un mur.
Le mur
criait
avec le mur.
1er juin 2013
Issue de retour
On ne peut toucher l’espace
On se déborderait.
Toujours placer un objet
Entre soi
Et le monde.
Toujours traduire la pesanteur
Par des mots.
1er juin 2013
Sans titre de Geoffrey Squires
Comme nous parlons peu dans le noir
presque comme si nous avions peur
ou que cela voulait trop dire était trop important
ou que quelqu’un nous écoutait
comme si nous pouvions être entendus
1er septembre 1998
Dans la lenteur
Le temps t’emporte, et respire au loin.
Hirondelles en l’aller et retour de la voix
distance jamais vaincue pourtant
les mots voyagent de l’un à l’autre
comme simple trait de chair.
ligne de coeur.
Le temps t’emporte, et tremble au loin.
Sous la caravelle blessée de tes mains
s’inscrit l’absence le long des corps
lumineux de l’été rêvant l’amour
sa lenteur en couloirs d’air et de silence
baiser du (…)
Poème
de l’instant
Cahier de création
Et s’il ne restait que la force du chant
la puissance impalpable d’un cœur de graminées
le bonheur insondable du chœur rythmé
la sobriété généreuse des souffles mêlés
et s’il ne restait que le giron de la transe
berceau de nos rêves en nos chevelures dénouées
claquement de mains et chairs libérées
bras serpentins et hanches agitées
et s’il ne restait que la solidité de nos rêves