Unicité.
5 janvier 2023
Vers les cygnes sauvages
Le voyage que proposent Les cygnes sauvages a perdu sa direction et ses repères. On ne sait où on va mais on va entre ciel et terre. Quelque part y aurait-il un lieu où se poser, où prendre souffle, un lieu à l’abri des lamies toujours prêtes à arracher un bout de chair, un lieu où jeter l’encre ? Laissons-nous porter par ces oiseaux sauvages qui viennent de loin et partent loin. Une maison très accueillante recevait des bouquets d’orties innocents compatissants se disant même appétissants. Des (…)
5 décembre 2022
Paris est une histoire d’amour, suivi de Le complexe de l’écrivain
« J’ai dormi d’une traite. Je me suis rasé, douché et pris mon petit-déjeuner. Tout l’appartement blanchi par la lumière matinale, peu à peu, sortait d’un rêve absolu. J’ai pensé à la jeune fille d’hier. Mais comment la retrouver ? Avait-elle ses habitudes dans le café où je l’avais côtoyée quelques minutes ? Impossible d’avoir la réponse. Tout cela semblait absurde. Quelle lubie m’avait permis de croire que le destin allait me faire la croiser à nouveau dans une métropole où l’anonymat pèse et noie les (…)
4 décembre 2022
Vers la mer
« Vers la mer se présente d’abord comme un récit de voyage, monologue entre de longs silences (car la parole émerge), littéralement fendus par une détresse intérieure — « derrière le cavalier se tient la noire angoisse », a dit jadis Horace, Post equitem sedet atra cura (Odes, III, 1, 40) ; en le suivant on reconstitue même quelque itinéraire : la ligne Yamanote (qui tourne autour de Tokyo), Osaka, centre du bunraku, l’ile de Shikanoshima où fut découvert le sceau du roi, Ohorikohen pour son parc, puis (…)
5 septembre 2022
Souple
Avec ce nouveau recueil, l’auteur écrit pour nous parler de choses à la fois proches et éloignées qui le traversent au gré d’un vouloir inattendu, de son inconscient qui peu à peu se dévoile sans qu’il veuille en faire un outil de recherche. Il laisse toute latitude d’interprétation. Alors une magie opère qui fait sens. Une série de visions tristes, drôles et parfois anti-littéraires sonnent le glas du conformisme poétique. Charles Éric Charrier est un inventeur et des images qui lui viennent jaillit comme (…)
3 août 2022
Dans le froissé d’une forêt
Claire Kalfon poursuit son voyage introspectif en traversant des contrées familières et profondes comme une forêt. C’est avec délicatesse qu’elle pose le pied en terre de l’intime et c’est avec délicatesse qu’il faut effeuiller chacun de ses poèmes. Prendre ce temps-là dans le silence de la parole poétique qui est ce vrai lieu si cher à Yves Bonnefoy. Et auquel cette collection doit tant.
Dans le froissé d’une forêt
en bordure du vaste monde
je déplie comme je peux
les ramures basses
l’une après (…)
3 août 2022
Écrire à dessein
Dessins de Jean-Louis Guitard
Textes de Pierre Kobel
On les croirait nés l’un pour l’autre. Le mot et le trait, le noir et le blanc, le visage de l’insondable et la voix du poète saisis avec une précision d’orfèvre. Pierre Kobel et Jean-Louis Guitard accordent leurs plumes et entraînent entre ombre et lumière le lecteur dans une conversation intime que la Nature et le Désir abreuvent pour notre plus grand ravissement.
« A la fenêtre il y a un arbre
Au-dessus de l’arbre il y a le ciel
Dans le ciel (…)
23 juin 2022
Sous l’odeur des troènes
Depuis sa première publication en 2004, Hervé Martin a toujours su que ses différents livres avaient pour but de préserver la mémoire des êtres qui, à l’arrière-plan de l’histoire, ont contribué à rendre notre existence acceptable. Même si au départ son objectif était obscur, il s’est donné les moyens artistiques, notamment en lisant d’une manière attentive les poètes de son temps, de parvenir à sauver de l’oubli des individus et des lieux, qui, sans lui, auraient définitivement disparu. Hervé Martin ne s’y (…)
14 avril 2022
La promeneuse du temps
« La promeneuse brave l’interdit pour écouter le silence de la cap« l’arrêt. La plume nourrie de sa révolte intérieure s’étend, prolifique. La couleur qui entérine le geste, la profondeur d’une pensée abyssale, la réflexion… Le peintre et le poète ; même combat, face à cet espace blanc-silence, qui au fil des mots, au fil des pas, se déclinera en verve poétique et rhétorique… »
Extrait de la préface de Mylène Vignon La crucifiée du silence Étrangère à elle-même Devient verticale Ingurgite une mémoire Embrase (…)
6 avril 2022
Nous créons le chemin avec nos pas qui ressemblent à des pinceaux de lumière
Illustrations de Zhifang Tang.
« Ségolène Tortat renaît
Née il y a quelques décennies elle a
Et l’expression est à propos
Vu le jour dans un monde rationnel et tenu
Mais il n’était pas fait pour elle
Il fallait renaître revivre ce passage de l’obscurité à la clarté changer son regard voir autrement
Œdipe le fait quand il n’en peut plus
Il se perce les yeux pour ne plus voir le terrible et changer sa perception du monde
Ségolène Tortat
Elle
Ferme les yeux et décide de regarder le monde par la mine (…)
Poème
de l’instant
Lettre à Lou Andréas-Salomé
9 juin 1897,
Je veux emporter dans ma nuit la bénédiction de tes mains sur mes mains et mes cheveux. Je ne veux parler à personne, pour ne pas gaspiller l’écho de tes paroles qui tremble tel un émail sur les miennes et les fait sonner plus tendres ; et, le soleil couché, je ne veux voir aucune lampe pour allumer au feu de tes yeux mille bûchers secrets…