Veilleur d’instants : poèmes de Pouilly-sur-Loire

Auteur : Philippe Mathy

Veilleur d'instants : poèmes de Pouilly-sur-Loire

peintures de Pascale Nectoux

Sur trois saisons, le printemps, l’été et l’automne, Philippe Mathy nous dit son amour de la Loire, qu’il observe de près. À décrire ce qu’il observe, « tout chante autour de [lui] ».
Philippe Mathy est une voix discrète, sa poésie ne clame jamais, elle dit avec des mots simples la beauté de ce qui l’entoure en masquant à peine une sombre mélancolie. Il faut lire les poèmes comme une suite de réflexions, d’observations de chose posées dans un carnet, c’est au quotidien qu’il s’adresse, non dénué d’angoisse et de la crainte de connaître leur disparition à chaque instant. C’est pourquoi il faut veiller à bien les regarder.
Dans la partie qui précède les trois saisons, le poète n’hésite pas à dire sa peur du temps qui passe et de celui qui s’approche en dégradant la vie.
Recueil après recueil, si la voix devient plus grave, le poète ne cesse de dire la beauté et la bonté du monde.
Les peintures de Pascale Nectoux expriment ce flottement, disent la légèreté du temps qui passe.

Porte ouverte
sur des chemins perdus.
La lumière avance,
désemparée.

Elle ne sait plus où aller,
comme si le matin
était trop lourd à porter
pour repousser la nuit.

Porte ouverte
sur les lignes de mes mains,
où saigne un oiseau
qui n’arrive plus à s’envoler.

Paru le 2 janvier 2017

Éditeur : L’herbe qui tremble

Genre de la parution : Recueil

Support : Livre papier

Poème
de l’instant

Lied vom Kindsein

Als das Kind Kind war,
ging es mit hängenden Armen,
wollte der Bach sei ein Fluß,
der Fluß sei ein Strom,
und diese Pfütze das Meer.

Als das Kind Kind war,
wußte es nicht, daß es Kind war,
alles war ihm beseelt,
und alle Seelen waren eins.

Peter Handke, « Lied vom Kindsein ».