Vers la mer
Auteur : Marielle Anselmo

« Vers la mer se présente d’abord comme un récit de voyage, monologue entre de longs silences (car la parole émerge), littéralement fendus par une détresse intérieure — « derrière le cavalier se tient la noire angoisse », a dit jadis Horace, Post equitem sedet atra cura (Odes, III, 1, 40) ; en le suivant on reconstitue même quelque itinéraire : la ligne Yamanote (qui tourne autour de Tokyo), Osaka, centre du bunraku, l’ile de Shikanoshima où fut découvert le sceau du roi, Ohorikohen pour son parc, puis Fukuoka à la pointe nord de l’île de Kyushu…
(…) Marielle Anselmo, par ce surgissement du sens dans la solitude, égarée, mise en danger, fragile, sensuelle, érotique…, invente sa propre langue :
ce sens complexe, nous pouvons le comprendre comme un idéogramme en langue française : présent est souvenir, le Port est la langue, le proche lointain, le feu la mer, amour perdu et voyage au loin, solitude et peuple, savoir et perte, disparition et désécriture… »
Extrait de la préface d’Alain Borer
Paru le 4 décembre 2022
Éditeur : Unicité.
Poème
de l’instant
Fragments du discontinu
Je soliloque
la voix n’est pas ce que j’oublie
la voix dans mon oreille
cet objet de désir la voix
voix d’autre voix de toi
unique et que je ne peux caresser