Violente la chanson
de Katarina Frostenson

Traduit du suédois, annoté et postfacé par Marie-Hélène Archambeaud.
Chemin de deuil, Violente la chanson nous invite à suivre les pensées acérées d’une femme qui vient de perdre une mère bien aimée. Dans une langue épurée, Katarina Frostenson revisite les comptines et les lieux de l’enfance, dialogue avec les poètes et chansonniers suédois, comme avec Ovide ou Marina Tsvétaïéva.
Le recueil original Sanger och formler (Chansons et Formules) emprunte son titre aux Carnets de la poétesse russe. Violence du verbe et musicalité, rythmes. Flux de la vie comme des mots.
Un merle a chanté, s’est envolé tout près
merle noir
ce n’était pas elle
pas cette foisElle va et vient maintenant qu’elle n’est plus là
qu’elle est partie comme on dirait
un rayon faiblit, un chemin s’est effacé dans la brumepapillon de nuit sur les onze heures
la main sur le front
sourire tout procheÊtre au monde sans plus de mère
c’est quelque chose
comme embrasser le videse blottir sous les graviers
Paru le 6 août 2019
Éditeur : Cheyne
Genres de la parution : Recueil Version bilingue
Support : Livre papier
Poème
de l’instant
Poèmes
Au seuil du printemps, il est certains jours
Où la prairie se repose sous la neige dense,
Où les arbres font un bruit gai et sec,
Où le vent tiède est tendre et moelleux,
Où le corps s’étonne de sa légèreté,
Où l’on ne reconnaît plus sa maison,
Où la chanson qui déjà lassait
On la chante avec émoi, comme neuve.
Printemps 1915
Slepnévo