Voix d’encre
Recueil après recueil comme au fil de sa revue qui paraît deux fois l’an, VOIX D’ENCRE publie aussi bien les inédits de quelques grands aînés d’hier que ceux des alliés substantiels du temps présent. Parce qu’il faut sans trêve agrandir davantage ce domaine où nous voulons respirer, tout parcourir du monde comme des possibles, toutes les dimensions du jour comme les innombrables ailleurs. Il faut encore ne pas mourir au moins avant d’avoir allumé pour jamais un brasier de mots tellement clair et brûlant qu’il semble les choses mêmes, comme le voulait Alain Borne.
Parce que l’encre, sinueuse ou vive, entre langage et silence, porte pour chacun sa lueur, noire et aveuglante. Et doit franchir en crépitant un à un chaque mur planté en travers de la liberté. Parce que la découverte d’un manuscrit, puis le partage de cette découverte, nous importent au plus haut degré. Publiant, nous donnons à lire ce que nous aurions tant voulu écrire, ce qui se glisse jusqu’aux nappes profondes de notre être ; publiant, ce sont mille et mille miroirs que nous tendons.
Enfin, parce qu’à nos yeux, éditer poètes et artistes - en leur offrant un espace typographique de qualité avec des livres de chair et d’encre - s’apparente en quelque sorte à une utopie concrète. À cet idéal qui permet des livres issus d’une collaboration active, féconde, exempte de précipitation et sourde aux sirènes du mercantilisme. Libres, des livres à trois voix, celles de l’artiste et du poète, celle de l’éditeur.
VOIX D’ENCRE, une maison tant pour le verbe que pour les arts picturaux.
"Aux éditions Voix d’encre, affirme Jeanine Baude, on fabrique de beaux livres où les illustrations font corps avec le texte. "
Et Alain Freixe : "On ne cherchera pas à savoir qui a commencé, du peintre ou du poète. Seul importe le dialogue établi par les soins de l’éditeur. "
Le livre ou l’irremplaçable croisée d’expressions multiples.
Les mots donnent corps à la parole, le livre propage la lumière des mots…
Editions de poésie
Revue de poésie
Type de livres
Beaux-livres avec peintures, encres, calligraphies, dessins, etc…
Mode de diffusion
Auto-diffusé, auto-distribué
Année de création : 1990
Nombre de parutions par an : 12
Tirage moyen : 600
Auteurs phares : Alain Borne, Lucien Becker, Adonis, Charles Juliet, Kenneth White, Jean-Yves Masson, Max Alhau, Michel Thion, Jean-Vincent Verdonnet, Gabrielle Althen
Accepte de recevoir des manuscrits
Editeur : Alain Blanc
ablanc@free.fr
1er juin 2003
Chant d’herbe vive
Illustrations de Liliane-Eve Brendel.
Sous le vertige de la ramure, céder à l’invite des arbres que dépouille l’hiver. En ce temps d’absence, l’être se replie vers l’infime. Étouffer l’écho d’époques érigées au mépris de la lumière qui nous porta. Chercher la clarté du reflet et le levain d’une renaissance. Déchiffrer les sédiments qui firent notre route…
Vestiges de destins presque éteints, dont le souffle continue de mener notre marche d’aveugles. Qui entend le murmure des strates semées d’espoirs anciens, (…)
1er juin 2003
De sable et d’encre de Jacques Gaucheron
Encre et sable sont deux matières rêveuses. On peut voir le grain de sable et ses pouvoirs s’écouler dans les sabliers du temps et aller se confondre et se perdre dans l’infini des plages. La goutte d’encre, elle, emperle le bout des plumes pour donner à lire, ou tombe de l’encrier pour susciter la fascination des taches.
De sable et d’encre, une variation poétique où se révèle, comme le sable qui devient vitre, l’aspiration de l’encre à découvrir dans ses profondeurs le goût de la transparence, la (…)
1er juin 2003
Cheyenne Autumn de Gaston Puel
Nous aussi, Occitans, Cheyennes du Comté de Toulouse, avons
été vaincus, colonisés, langue immolée. Mais à son tour menacé, insidieusement miné dans le vent des échanges, le vainqueur d’hier donnera sa langue au plus offrant. Nous voulions changer le monde. Nous ne savions pas qu’il changeait sans nous. Maintenant nous sommes plus près de nos morts, nous comptons les espèces disparues, les traditions perdues…
Salut, Cheyennes ! Salut à vous dans le souffle du dernier (…)
1er juin 2003
Sur le mur de l’énigme de Marie-Noëlle George
Illustrations de Marc Pessin.
Nous vivions dans le matin / sans savoir / que la mort nous attendait là / au hasard des regrets / dans le ciel / la mouette ouvre sa robe / vient se briser / contre le mur de l’énigme / sans blessure / sans cris / le sang versé / trace la rencontre / de la démesure / nous vivions dans l’attente / sans savoir que la mort / nous encerclait / avec son parfum de sel / une poignée de terre à la (…)
1er mai 2003
Le chemin de ronde
de Jean-Yves Masson Dessins de Roger Druet
Souvenir des remparts de L. ou de R., villes labyrinthiques. Le soir, après de longues heures passées à s’y perdre sans fin, vaguement inquiets de ne jamais pouvoir retrouver une rue empruntée la veille ou le matin même, nous sommes montés sur le chemin de ronde et nous en avons fait le tour. Tout, soudain, y prenait sa place, à la fois reconnu et comme vu pour la première fois ; non qu’un ordre fût enfin visible là où nous n’avions connu que désordre, et (…)
Poème
de l’instant
Une tristesse bleue et grise
Évidemment l’orgueil et la trouble passion
Les papiers arrachés, bien sûr, les volets clos
Les livres sans mémoire et presque à l’abandon
L’étui de ton violon fermé comme un sanglot
Mais penser à tes gestes carrés vers les miens
La presque cruauté, la langueur infinie
Le rire en plein désir et les larmes à la fin
M’ont fait aimer la mort et préférer la vie