j’attends mes pertes

Felip Costaglioli vit dans le Minnesota. Il enseigne l’esthétique du cinéma à Saint Cloud State University et se consacre avec ses étudiants à l’étude des rapports féconds entre cinéma et poésie.
Il écrit en catalan, français et anglais et a publié 27 ouvrages de poésie chez les éditeurs suivants : l’Arrière-Pays, La Breu, la Margeride, Serge Chamchinov, la Boucherie Littéraire, Vincent Rougier, Apeiron, les Lisières et l’Atelier du Hanneton.
"On sait alors que l’on a pas que soi. On ne voit plus la rivière mais son lit froissé révolté. Et l’on tourne les coudes. On se demande : qui est au centre de la rame ?
Poème
de l’instant
L’homme désert
Il n’y a pas d’aigle sans désirs.
Il n’y a pas d’aveugle sans regard.
Il n’y a pas de Bonheur.
Mais il n’y jamais ce chant tournoyant et délivrant, cette Parole de toujours, cette terrasse de splendeur portée entre les bras du jour, il n’y a pas ce chant et cette bouche qui chante, et ce corps qui chante cette bouche, et ce désir qui chante ce corps qui l’emporte à sourire, s’il n’y a pas Celle même qui attend encore, au milieu des palmes et des pluies, d’être déliée de son ombre.