Un bout du pré

Auteur : Caroline Sagot Duvauroux

<i>Un bout du pré</i>

Si lire remplace le monde c’est par le monde. Le livre compose ici un paysage de lectures et de réflexions que la marche ou le regard parcourent. Dans un paysage, il y a des poussières et des massifs, beaucoup d’allures s’y croisent, le livre essaye de ne rien mépriser du petit bout du pré qu’il envisage.

Il ne s’agit pas de rendre compte de la littérature mais de repérer dans les livres qui passent les allures qui bougent le paysage que le plaisir de la peinture dessine, du ciel peuplé jusqu’aux déserts et aux sentes obscures. Le plaisir de lire se double alors de la joie de réfléchir ce plaisir, jusqu’à l’idée pourquoi pas, jusqu’à la saveur en tout cas qui dure un peu sur la langue.

Le paysage qui dessine ici le livre entre plaisir de l’œil et joie de penser n’est pas qu’une métaphore, il rythme la promenade ardente de lire et d’écrire, de regarder. On glisse, on grimpe, on bifurque, on clopine et la perception se perturbe. Lire est une façon d’aimer. Aimer ne sait rien, tâtonne lentement vers la surprise, le tremblement du plaisir. Je ne sais rien dit lire mais je regarde beaucoup. Mon acte de regarder lit, d’un point de vue que vous changez, le monde où je vis.

Paru le 1er mars 2017

Éditeur : José Corti

Genre de la parution : Recueil

Poème
de l’instant

Sang de nos racines

Laisser tomber les voiles et les brumes sur l’humus des nuits
que la neige prenne racine, pour que germe des paroles de printemps.

Francis Gonnet, Extrait de « Sang de nos racines », Revue Poésie / première, 2021.